Bon à savoir

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Sensibilisation des enfants aux animaux : le rôle de l’école.

 
E N F I N
Intellectuels, associations et entreprises proposent de faire entrer un enseignement éthique et pratique sur les animaux dans les écoles.
 
L’animal peut-il être un outil pédagogique ? Face aux évolutions de la place des animaux dans notre société, des voix s’élèvent pour qu’un enseignement favorisant une meilleure connaissance et une bonne compréhension des animaux soit donné par l’école, et pour que cette éducation serve aussi de base au développement d’une sensibilité et d’une responsabilité des futurs citoyens.
« Enseignons à l’école l’empathie pour les animaux ! », ont ainsi proposé, dans une tribune publiée dans Libération le 21 février, une quinzaine de philosophes, scientifiques et historiens, dont le biologiste et moine bouddhiste Matthieu Ricard, les historiens des sciences Valérie Chansigaud et Thomas Lepeltier, et le biologiste Cédric Sueur.
 
Enseigner les animaux pour eux-mêmes…
 
Les auteurs de cette tribune regrettent qu’en France, les animaux soient uniquement « évoqués sous l’angle de l’espèce […] rarement pour eux-mêmes » et qu’on ne leur accorde de la considération « qu’au titre de la biodiversité des écosystèmes ». Pourtant, aujourd’hui, les avancées scientifiques « nous renseignent mieux sur la mémoire, la pensée, le langage ou la connaissance chez les animaux », qui mériteraient donc que l’on repense nos rapports de domination avec eux. De plus, avec l’évolution juridique du statut des animaux, reconnus comme des êtres sensibles, une nouvelle réflexion s’engage : « Les animaux ont-ils des droits ? Ont-ils un statut moral ? Notre responsabilité vis-à-vis d’autrui s’arrête-t-elle aux frontières de notre propre espèce ? Jusqu’où tenir compte de tous les individus capables de souffrir ? » Pour les auteurs, ces questions doivent se poser aux plus jeunes dans le cadre de leur éducation.
… et pour le vivre ensemble
Cette tribune souligne également la portée civique pour toute la société que peut avoir un enseignement éthique sur les animaux. « Les notions de respect, de justice et d’empathie envers les animaux » devraient ainsi, selon eux, s’inscrire dans le cours d’éducation morale et civique prévu dans les programmes scolaires. « Le thème de l’animal est un excellent support pédagogique […]. L’expérience de la condition animale favorise chez le futur citoyen le sens des responsabilités et de la coopération, le rejet de la violence et des discriminations arbitraires entre humains », défendent les auteurs.
Le texte de cette tribune souligne par ailleurs que la question du bien-être et du statut moral de l’animal fait déjà partie des programmes d’enseignement en Belgique. Un exemple sur lequel la France pourrait s’appuyer.
 
Les prémices en France
Partageant cette approche citoyenne de la question animale, l’association Peccram (Pogramme d’éducation à la connaissance du chien et au risque d’accident par morsure) s’engage dans l’éducation des enfants à la connaissance du chien et à son intégration en zone urbaine. Fondée par Chantal Hazard, retraitée de l’Éducation nationale, comportementaliste diplômée et médiatrice animale, Peccram développe des ateliers périscolaires pour apprendre aux enfants à mieux connaître les chiens, et les bons comportements à adopter en leur présence.
Peccram s’est associée à Purina, marque d’alimentation pour animaux, afin de porter encore plus loin cette démarche. L’association s’appuie désormais, pour ces ateliers périscolaires, et dans le cadre des formations qu’elle dispense aux professionnels du chien, sur un kit édité par Purina, destiné aux enfants de niveaux CE1 à CM2. Composé de livrets éducatifs, de posters et de DVD, il sert de support pédagogique pour permettre aux enfants de mieux connaître les chiens et les chats et, à travers eux, l’ensemble des animaux de compagnie.
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Mis à la disposition des enseignants, gratuitement, via une plateforme qui leur est dédiée, ce kit peut également être utilisé par les enseignants du primaire, directement dans leurs cours, en fonction des initiatives personnelles de chaque professeur.
Pour Chantal Hazard, il s’agit d’un premier pas, avant d’espérer obtenir, à terme, « un agrément auprès de l’Éducation nationale » pour que soit intégré un enseignement sur les animaux. En attendant, en poursuivant son travail de sensibilisation auprès des enfants, Peccram espère que les élèves informés vont devenir des ambassadeurs de la cause animale auprès de leur famille.
 
Sophie Chaudey – Journaliste à 30 Millions d’Amis.