Mallarmé

Stéphane Mallarmé, né en 1842, Stéphane Mallarmé mène une vie partagée entre l’enseignement de l’anglais, « son gagne-pain obligé », et une intense activité poétique. Il est considéré comme l’un des fondateurs du Symbolisme, mouvement littéraire de la fin du 19ème siècle qui s’inscrit contre le Naturalisme et privilégie l’usage des symboles et des correspondances entre choses visibles et invisibles. Il meurt à Valvins le 9 septembre 1898.

Mallarmé et les chats

Mallarmé et les chats

il doit en fait sa renommée à son œuvre « L’après midi d’un faune »,
totalement inconnue mais dont Debussy a mis en musique le célèbrissime  « Prélude à l’après midi d’un faune » quinze ans plus tard. La musique de ce Prélude  est une illustration très libre du beau poème de Stéphane Mallarmé.  Ressemblance sûrement voulue : l’œuvre musicale compte 110 mesures  et le poème est composé de 110 alexandrins.

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Lilith,   la compagne féline de Stéphane Mallarmé. On lui a donné le nom de Lilith (un nom préhistorique précise Georges Docquois), mais c’est une chatte (noire précise Geneviève , la fille du poète). La voici (puisque chatte) sur les genoux d’un visiteur  (pourtant inconnu d’elle).

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Et Mallarmé de commenter :  » Les chats… en un poème en prose je les appelai : seigneurs des toits. C’est peu, et tout mon sentiment sur eux, certes, ne tient pas dans cette épithète. Je les ai toujours contemplés avec curiosité. Ils ont eu beaucoup de mon attention. Je dois dire que je les ai vus, selon les époques, très différemment. Le chat fut d’abord, pour moi, l’idole secrète de l’appartement. Un chat trônant sur un meuble, avec la double émeraude de ses yeux, je considérai cela comme le dernier bibelot, le couronnement suprême. Je fus fervent. Puis mon enthousiasme tomba peu à peu. A force de contempler le chat, je le trouvai moins raréfié. Je lui vis le ventre du lapin…. Grâce à Lilith, cependant, cette dépréciation de l’espèce n’a pas persisté en moi. Je me rends bien compte que Lilith n’est pas une panthère noire et qu’on en peut faire une gibelotte ; mais j’estime d’autre part, que, mise à sa place, à l’heure convenable, cette bête n’est pas sans mérite. »

 

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Et de cette voix chantante et câline que tout lui monde  lui reconnaît, il ajoute :  » N’est-ce pas que le chat est le motif de la caresse ?  » Plus intime encore il précise :  » Lilith me donna des impressions que je ne n’ai retrouvé nulle part. Ainsi j’ai pu constater qu’il y a des instants où Lilith devient une personne, des minutes où sa tête de chatte noire devient positivement une tête de femme noire ; des minutes où, tout à coup, au gré de mon regard halluciné, cette tête de chatte se mue en face d’idole. Puis soudain aussi, le charme étrange se rompt quand Lilith saute de la chaise où elle se figeait et quand je vois s’en aller sous un meuble cette tête de femme – à l’Odilon Redon – traînant après elle un corps insuffisant…. » Et après quelques considérations après tout assez convenues, de conclure :   » Je pense que le chat est nécessaire à un intérieur. Il le complète » Tour à tour objet de caresse, idole et, qui sait femme énigmatique (comme l’époque l’aimait), le chat est enfin à sa place. Son ronronnement est comme le bruit du balancier de l’horloge comtoise, le rythme doux du temps.

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